Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/186

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mienne, et il a cherché à tout briser comme j’ai déchiré et brisé le livre, le papier et la plume. J’espère qu’il se repentira comme moi. Mimi ! Mimi ! viens demander pardon.

Camille.

Il ne veut pas venir ? Eh bien, laissons-le tranquille ; quand il ne boudera plus, nous verrons à lui pardonner.

On ouvrit les fenêtres. Quand Mimi aperçut les arbres et le ciel, il n’y tint pas ; il s’élança joyeux hors de sa cage et vola sur un des sapins les plus élevés du jardin. Les enfants allèrent se promener de leur côté, laissant Mimi au bonheur de la liberté et à l’amertume du repentir.

Quand elles revinrent au bout d’une heure, Mimi sautait et volait toujours d’arbre en arbre, Madeleine l’appela : « Mimi, mon petit Mimi, il faut rentrer ; viens manger du pain.

— Cuic ! répondit Mimi en faisant aller sa petite tête d’un air moqueur.

— Voyons, Mimi, obéissez et rentrez tout de suite.

— Cuic ! » répondit encore Mimi ; et il s’envola dans le bois.

« Est-il méchant et rancunier ! dit Sophie ; il mérite vraiment une punition.

— Et il l’aura, dit Madeleine : quand il rentrera, je l’enfermerai dans sa cage, et il y restera jusqu’à ce qu’il demande pardon.