Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devenir digne de votre tendresse et de celle de mes amies. »

Madame de Fleurville, la serrant contre son cœur.

C’est donc convenu, chère petite : tu resteras chez moi ; tu seras ma fille comme Camille, Madeleine et Marguerite. Je savais bien que tu nous préférerais à la meilleure, à la plus agréable pension de Paris.

Sophie.

Chère madame, je vous remercie de m’avoir si bien devinée. Je crains seulement de vous causer une dépense considérable…

Madame de Fleurville.

Sois sans inquiétude là-dessus, chère enfant ; ton père a laissé une grande fortune qui est à toi et qui suffirait à une dépense dix fois plus considérable que la tienne.

Après avoir embrassé encore Mme de Fleurville, Sophie courut chez ses amies pour leur annoncer ces grandes nouvelles. Ce fut une joie générale ; elles se mirent à danser une ronde si bruyante, accompagnée de tels cris de joie, qu’Élisa accourut au bruit.

Élisa.

Qu’est-ce ? Qu’y a-t-il, mon Dieu ? Quoi ! c’est une danse ! des cris de joie ! Ah bien ! une autre fois je ne serais pas si bête : vous aurez beau crier, je resterai bien tranquillement chez moi ! Mais