Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’Élisa. Quoique cette fenêtre fût au rez-de-chaussée, elle était encore trop haute pour les petites filles. À un signe de Camille, elles s’élancèrent sur le treillage qui garnissait les murs, et en une seconde leurs quatre têtes se trouvèrent à la hauteur de la fenêtre. Élisa poussa un cri et jeta promptement son tablier sur la commode devant laquelle elle travaillait. Il était trop tard, les petites avaient vu.

« Des noix, des noix ! crièrent-elles toutes ensemble ; Élisa casse des noix, c’est pour l’illumination de ce soir.

— Allons, voyons, puisque vous m’avez découverte, venez m’aider à préparer les lampions. »

Les enfants sautèrent à bas du treillage, refirent en courant, et cette fois pas sur la pointe des pieds, le tour de la maison, et se précipitèrent dans la chambre d’Élisa, dont la porte n’était plus fermée. Elles trouvèrent déjà une centaine de coquilles de noix toutes prêtes à être remplies de cire ou de graisse. Chacune des petites tira son couteau, et elles se mirent à l’ouvrage avec un zèle si ardent, qu’en moins d’une heure, elles préparèrent deux cents lampions.

« Bon, dit Élisa ; à présent, allons chercher un pot de graisse, une boîte de veilleuses, une casserole à bec et un réchaud. »

Elles coururent avec Élisa à la cuisine et à l’antichambre pour demander les objets nécessaires à