Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/274

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L’ouvrier.

Hélas ! non, madame : le médecin a essayé pendant deux heures de le ranimer, et il n’a pas fait un mouvement. Que faire maintenant ? Comment apprendre ce malheur à sa femme ? Il y a de quoi la tuer, la pauvre créature !

Élisa.

Mon Dieu, mon Dieu, quel malheur ! Je ne sais quel conseil vous donner. Mais il faut que j’aille rejoindre mes petites, qui venaient au-devant de ce pauvre Hurel et que j’ai laissées sur le chemin.

Élisa retourna en courant près des enfants, qu’elle trouva où elle les avait laissées, malgré leur impatience d’apprendre quelque chose sur Hurel. Sa pâleur et son air triste les préparèrent à une mauvaise nouvelle. Toutes à la fois, elles demandèrent ce qu’il y avait.

« Pourquoi tout ce monde, Élisa ? Sait-on ce qu’il est devenu ? »

Élisa.

Mes chères enfants, nous n’avons pas besoin d’aller plus loin pour avoir de ses nouvelles… Pauvre homme, il lui est arrivé un accident, un terrible accident…

Marguerite, avec terreur.

Quoi ? quel accident ? est-il blessé ?

Élisa.

Pis que cela, ma bonne Marguerite : le pauvre homme est tombé dans l’eau, et… et…