Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/305

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Camille.

Non, mais pourquoi trouver ridicules des gens qui ne le sont pas ?

Sophie.

Si tu les trouves bien, ce n’est pas une raison pour que je sois obligée de dire comme toi.

Madeleine.

Sophie, Sophie, tu vas te fâcher tout à fait, si tu continues sur ce ton.

Sophie.

Il n’est pas question de se fâcher ! je dis seulement que je trouve Camille on ne peut plus ennuyeuse avec sa perpétuelle bonté. Jamais elle ne rit de personne ; jamais elle ne voit les bêtises et les sottises des autres.

Marguerite, avec vivacité.

C’est bien heureux pour toi !

Sophie, sèchement.

Que veux-tu dire par là ?

Marguerite.

Je veux dire, mademoiselle, que si Camille voyait les sottises des autres et si elle en riait, elle verrait souvent les vôtres, et que nous ririons toutes à vos dépens.

Sophie, en colère.

Je m’embarrasse peu de ce que tu dis, tu es trop bête.