Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/92

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Sophie.

Non, non, merci ; j’aime mieux m’arranger moi-même.

Camille.

Je vais t’attendre alors.

Sophie, avec impatience.

Mais non, va-t’en, je t’en supplie ! tu me gênes.

Camille, surprise de l’irritation de Sophie, alla rejoindre Madeleine et Marguerite.

Aussitôt qu’elle fut éloignée, Sophie allongea le bras, saisit une poire, la détacha et la mit dans sa poche. Une seconde fois elle étendit le bras, et, au moment où elle cueillait la seconde poire, Camille se retourna et vit Sophie retirer précipitamment sa main et cacher quelque chose sous sa robe.

Camille, la sage, l’obéissante Camille, qui eût été incapable d’une si mauvaise action, ne se douta pas de celle que venait de commettre Sophie.

Camille, riant.

Que fais-tu donc là, Sophie ? Qu’est-ce que tu mets dans ta poche ? et pourquoi es-tu si rouge ?

Sophie, avec colère.

Je ne fais rien du tout, mademoiselle ; je ne mets rien dans ma poche et je ne suis pas rouge du tout.