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LES VACANCES.

blante ; pardon, mamzelle ; mais n’êtes-vous pas mamzelle Sophie de Réan ?

— Oui, répondit Sophie, c’est moi ; je suis Sophie… Je crois aussi vous reconnaître, ajouta-t-elle en passant la main sur son front… Mais… il y a si… longtemps… si… longtemps… N’êtes-vous pas… le Normand ? ajouta-t-elle vivement. Oui, je me souviens… le Normand.

L’HOMME.

C’est bien moi, mamzelle. Et comment avez-vous échappé au naufrage ? Je vous croyais perdue avec votre papa.

SOPHIE, avec attendrissement.

Papa m’a sauvée, je ne sais plus comment. Je ne sais pas non plus ce qu’est devenu mon pauvre cousin Paul, qui était resté près du capitaine.

L’HOMME.

Oh ! mamzelle de Réan, que je suis donc heureux de vous retrouver ! Qui est-ce qui m’aurait dit que cette petite mamzelle Sophie, que je croyais au fond de la mer, était pleine de vie et de santé dans mon beau pays, dans ma chère Normandie ?

Les enfants étaient restés stupéfaits de cette reconnaissance de Sophie et de l’inconnu. Aucun d’eux ne savait son naufrage. Ils ne comprenaient