Page:Ségur - Les vacances.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
LES VACANCES.

chemin creux bordé d’une haie, qui aboutissait à celui où attendaient Lecomte et les enfants.

« Lucie ! s’écria Marguerite.

— Lucie, quelle Lucie ? demanda d’une voix basse et tremblante le pauvre Lecomte, qui croyait reconnaître sa fille et dont le visage était d’une pâleur effrayante.

– Bonjour, mesdemoiselles, bonjour, messieurs, dit Lucie faisant une révérence et les regardant tous avec surprise. Mon Dieu ! Qu’avez-vous donc ? ajouta-t-elle. Serait-il arrivé un malheur ? Vous avez tous l’air si effrayé que cela me fait peur. »

Camille fut la première à se remettre.

— Non, Lucie, il n’est rien arrivé de malheureux ; ne t’effraye pas, lui dit-elle.

— Mais pourquoi donc restez-vous tous sans me parler, avec un air tout drôle ? Apercevant Lecomte : Ah ! vous avez un étranger avec vous ? N’aurait-il pas besoin d’un verre de cidre et d’une croûte de pain ? Est-ce cela qui vous embarrasse ?

— Lucie ! » s’écria Lecomte d’une voix étranglée par l’émotion.

Lucie tressaillit, regarda l’étranger avec surprise ; elle rougit, pâlit.

— Non, dit-elle, ce n’est pas possible… Je crois reconnaître… Mais non, non… ce ne peut être… Serait-ce ?