Page:Ségur - Les vacances.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
LES VACANCES.

capitaine, qui était, à ce qu’il paraît, ton papa, Marguerite ; il était très-bon pour moi et pour Paul aussi ; il nous disait qu’il nous aimait beaucoup, et que nous devrions bien rester avec lui, et le prendre pour notre papa. Il y avait aussi ce matelot que j’ai reconnu, et qu’on appelait le Normand ; je ne savais pas du tout que son nom fût Lecomte. Tout le monde l’appelait le Normand. Le voyage dura très-longtemps. Quand il pleuvait, c’était ennuyeux, parce qu’on était obligé de rester dans des chambres basses et étouffantes ; mais, quand il faisait beau, nous allions sur le pont, Paul et moi.

MARGUERITE.

Comment, sur le pont ? Pourquoi y avait-il un pont sur ton vaisseau ?

SOPHIE

Mais ce n’est pas un pont comme ceux qu’on fait sur une rivière. C’est le dessus du vaisseau qu’on appelle le pont, et on s’y promène.

MARGUERITE.

Est-ce qu’il n’y avait pas de danger de tomber dans la mer ?

SOPHIE

Non, aucun danger, parce qu’il y avait un grand rebord tout autour, comme un mur en bois, qui était plus haut que moi.