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LES VACANCES.

MARGUERITE.

Mais alors pourquoi votre main tremble-t-elle, maman ? c’est comme si vous aviez peur.

— Ma main ne tremble pas, dit Mme de Rosbourg en retirant sa main de celles de Marguerite.

Marguerite ne dit rien, mais elle resta certaine d’avoir senti la main de sa mère trembler dans la sienne. Quelques instants après on entendit un bruit de pas, de rires comprimés, et on vit apparaître Paul traînant un fantôme prisonnier, que M. de Rosbourg poussait par derrière avec quelques coups de genou et de talon.

« Voici le fantôme, dit-il. Il était caché dans la haie, mais nous l’avons aperçu ; nous avons crié trop tôt, il a détalé ; Paul a bondi par-dessus la haie, l’a serré de près et l’a arrêté ; le coquin criait grâce, et allait se débarrasser de son costume quand nous les avons rejoints. Nous l’avons forcé à garder son drap, pour vous en donner le spectacle. Il ne voulait pas trop avancer, mais Paul l’a traîné, moi aidant par derrière. Halte-là ! à présent ! Ôte ton drap, coquin, que nous reconnaissions ton nom à ton visage. »  Et comme le fantôme hésitait, M. de Rosbourg, malgré sa résistance, lui écarta les bras et arracha le drap qui couvrait toute sa personne. On reconnut