Page:Ségur - Les vacances.djvu/294

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ter au salon, allez tous vous promener, la connaissance se fera mieux dehors que dedans. »

Camille et Madeleine proposèrent avec empressement à Mlle Yolande d’aller voir leur petit jardin. Elle y consentit.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Le chemin est-il bon pour y arriver ? mes brodequins de satin rose ne supportent pas les pierres.

CAMILLE.

Le chemin est sablé et très-beau, mademoiselle. Mais si vous craignez pour vos brodequins…

MADEMOISELLE YOLANDE.

Ce ne sont pas mes brodequins que je ménage, j’en ai cinquante autres paires à la maison ; c’est pour mes pieds que je crains les inégalités du terrain.

MADELEINE.

Vous pouvez être tranquille alors, mademoiselle ; il y a du sable partout.

On se mit en route ; Mlle Yolande marchait majestueusement, poussant de temps en temps un cri lorsqu’elle posait le pied sur une pierre, ou quand elle apercevait soit une grenouille, soit un ver ou d’autres insectes tout aussi innocents. Voyant que ses cris n’attiraient l’attention de per-