Page:Ségur - Les vacances.djvu/304

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du mien ; et toi, tu vendras à Paris aux duchesses, princesses et marquises tes amies.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Oui-dà, de jolies duchesses et princesses meurt-de-faim, qui viennent chez nous pour nous gruger, emprunter de l’argent et prendre nos effets !

MADAME TOURNE-BOULE.

Ne te tourmente pas, fifille ; nous enverrons au Temple chez ma’ame Pipelet.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Hi ! hi ! hi ! Je suis malheureuse.

MADAME TOURNE-BOULE.

Voyons, yoyo, tu n’es pas raisonnable ! devant ces dames ! Dis donc, Georget (se tournant vers son mari, qui terminait ses affaires avec M. de Rosbourg), console la petite, qui pleure mes bijoux et mes belles affaires.

M. TOURNE-BOULE.

Qu’est-ce que t’a, fifille ? qu’est-ce que t’a ? voyons, veux-tu des jaunets ? je t’en donnerai demain plein tes menottes.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Vous vendez tout, et moi je ne vends rien… hi ! hi ! hi !

M. TOURNE-BOULE.

Eh bien ! eh bien ! faut pas pleurer pour ça, mignonne. Tu vendras ; sois gentille. À la première