Page:Ségur - Les vacances.djvu/312

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bataille, saisit de chaque main un de ces grands garçons par les reins, les enleva en l’air et les lança par-dessus la haie ; il en fit autant de deux autres, ce que voyant les derniers, ils cherchèrent à se sauver, mais M. de Rosbourg les rattrapa facilement et leur administra à chacun une correction qui leur fit pousser des hurlements de douleur.

« Allez, maintenant, polissons, et recommencez si vous l’osez. »

Et il les congédia de deux bons coups de pied. Pendant ce temps, Paul et Léon, aidés de M. de Rugès, et de M. de Traypi, relevèrent le pauvre idiot, qui restait à genoux tout tremblant et pleurant. Son corps était prodigieusement enflé et rouge ; son dos et ses reins étaient écorchés en plusieurs endroits.

Pauvre malheureux ! s’écria M. de Rosbourg ; que lui ont-ils fait pour le mettre en cet état ?

— Quand nous sommes arrivés, mon père, nous avons trouvé ces misérables armés, les uns de grandes verges, les autres de poignées d’orties, battant et frottant le pauvre idiot pendant que les deux plus grands le maintenaient à terre. Ils l’avaient attiré dans ce chemin isolé, l’avaient déshabillé, et s’amusaient, comme je vous l’ai dit, à le fouetter et à le frotter d’orties. C’est Léon qui,