Page:Ségur - Les vacances.djvu/315

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En un clin d’œil Paul sauta par-dessus la haie et saisit les habits de l’idiot.

« Tiens, reçois-les, dit-il à Léon en les lui lançant.

M. DE ROSBOURG.

Avant de l’habiller, lavons-le dans la mare qui est ici auprès ; l’eau fraîche calmera l’inflammation laissée par les orties et les coups de verges. Viens, mon pauvre garçon, appuie-toi sur mon bras ; n’aie pas peur, je ne te ferai pas de mal.

— Oh ! non… vous êtes bien bon… je vois bien…, répondit l’idiot en tremblant de tous ses membres. Mais… ça me fait mal… de marcher… »

M. de Rosbourg et M. de Rugès le prirent dans leurs bras et le portèrent dans la mare. La fraîcheur de l’eau le soulagea.

« Ne me laissez pas, disait-il, ils reviendraient et ils me battraient encore. Oh ! là là ! qu’ils cinglaient fort ! Oh ! que ça fait mal !

M. DE ROSBOURG.

Courage, mon ami ! courage ! ça va se passer ! Nous allons t’habiller, maintenant, et te ramener chez toi.

L’IDIOT.

Vous n’allez pas me laisser, pas vrai ? vous ne me laisserez pas tout seul ?