Page:Ségur - Les vacances.djvu/317

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— Pauvre garçon, dit M. de Rosbourg à Paul et à Léon, il ne pense qu’à la vengeance. Pas moyen de lui faire comprendre que le bon Dieu ordonne de rendre le bien pour le mal. Mais nous voici arrivés. Rugès et Traypi, chargez-vous de rendre l’idiot à ses parents. Je vais revenir avec nos braves et raconter leurs exploits à nos amis. Je serai heureux de parler de Léon comme il le mérite. »

Et serrant encore la main de l’heureux Léon, il se mit en route ; trouvant le salon vide, il monta chez sa femme, laissant Paul et Léon chercher leurs amis.

Quand ils furent seuls, Léon sauta au cou de Paul.

« Paul, mon ami, mon meilleur ami, tu m’as sauvé ! Je ne suis plus poltron, je le sens. Avec toi, d’abord, et seul plus tard, je n’aurai plus peur ; je le sens, oui, je le sens dans mon cœur, dans ma tête, dans tout mon corps. Je me sens plus fort, je me sens plus fier, je me sens homme. Merci, mille fois merci, mon ami. Tu m’as tout changé.

PAUL.

Ce n’est pas moi, mon bon Léon, c’est toi-même, c’est ta volonté, c’est le bon Dieu qui a récompensé le courage avec lequel tu m’as avoué