Page:Ségur - Les vacances.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
LES VACANCES.

poltronnerie, Jacques ? Sais-tu que c’est un terrible reproche ? Et en quoi l’a-t-il mérité ?

JACQUES.

Vous savez, papa, que le matin, lorsque nous nous sommes sauvés et cachés dans le bois, Camille et Madeleine, nous entendant remuer, ont cru que c’étaient des loups ou des voleurs. Jean s’est jeté devant elles, et Léon s’est mis derrière, et je voyais, à travers les feuilles, à son air effrayé, que si nous bougions encore, il se sauverait au lieu d’aider Jean à les secourir. C’est cela que je voulais lui reprocher, papa, et c’était très-méchant à moi, car c’était vrai.

M. DE TRAYPI, l’embrassant en souriant.

Tu es un bon petit garçon, mon petit Jacquot ; ne recommence pas une autre fois et moi je vais faire finir leur maison pour être de moitié dans ta pénitence.

Jacques embrassa bien fort son papa et courut tout joyeux rejoindre ses cousins, cousines et amies, qui s’amusaient tranquillement sur l’herbe.

Le lendemain, quand les enfants, accompagnés cette fois de Sophie et de Marguerite, allèrent à leur jardin pour continuer leurs cabanes, quelle ne fut pas leur surprise de les voir toutes deux entièrement finies, et même ornées de portes et de fenêtres ! Ils s’arrêtèrent tout