Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/324

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quittez pas des yeux, c’est un Finot qui nous a échappé plus d’une fois.  »

Le brigadier sortit, laissant Finot abattu et inquiet.

« Pourvu que Passe-Partout dise comme moi, pensa-t-il. Ce serait bien de la chance qu’il dît de même. »

En voyant entrer le brigadier, Passe-Partout se sentit perdu ; pourtant il parvint à cacher son inquiétude. Il regarda d’un air indifférent le brigadier, qui l’examinait attentivement.

« Comment vous trouvez-vous ici, blessé et garrotté ? dit le brigadier.

— Je n’en sais rien, répondit Passe-Partout.

Le brigadier.

Vous savez toujours bien qui vous êtes ? où vous alliez ? par qui vous avez été blessé ?

Passe-Partout.

Je sais bien qui je suis et où j’allais, mais je ne sais pas qui m’a brutalement attaqué.

Le brigadier.

Alors, procédons par ordre. Qui êtes-vous ?

Passe-Partout.

Est-ce que cela vous regarde ? vous n’avez pas le droit de demander aux gens qui passent qui ils sont.

Le brigadier.

J’en ai si bien le droit, que je mets les poucettes à ceux qui ne me répondent pas, et que je