Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/18

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la bonne.

Qu’y a-t-il donc ? Georges, pourquoi bousculez-vous votre sœur ? Et vous, Isabelle, qu’est-ce que vous tenez si serré dans vos mains ?

georges, pleurant à demi.

Elle prend les fleurs de maman ; elle les abîme ; elle ne veut pas me les rendre.

isabelle, pleurant à moitié.

Il veut prendre tout ; il me donne les maigres.

la bonne.

Laissez votre sœur, mon petit Georges ; et vous, Isabelle, soyez sage ; rendez au pauvre Georges les fleurs que vous chiffonnez et que vous cassez en les serrant si fort. Pensez donc que c’est pour votre maman que Georges soigne ces fleurs. Vous lui faites de la peine en les abîmant. »

Georges lâcha Isabelle, et Isabelle laissa tomber les fleurs, fanées, écrasées à ne pouvoir servir. Quand Georges vit l’état dans lequel les avait mises sa sœur, il fondit en larmes. Isabelle, voyant pleurer son frère, se mit à sangloter de son côté. Elle se jeta au cou de Georges, lui demanda pardon, lui dit qu’elle ne le ferait plus. Georges, qui était très bon, l’embrassa, essuya ses yeux et retourna à ses fleurs. Isabelle le suivit, mais elle ne toucha à rien, et mit ses mains derrière son dos.