Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/22

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laurence.

Si cela t’ennuie, fais autre chose.

giselle, avec humeur.

Et que veux-tu que je fasse ?

laurence.

Je n’en sais rien ; fais ce que tu voudras. Tu n’es pas facile à contenter.

giselle, avec humeur.

Je vois bien que c’est toi qui dis à tout le monde que je suis méchante. Je le dirai à maman et à papa ; ils seront très fâchés contre toi, tu verras cela.

laurence.

Dis ce que tu voudras, ma pauvre fille. Quand j’avais treize ans et que je demeurais avec toi chez ta mère, après la mort de ma pauvre chère maman, j’avais peur de tes méchancetés, parce que ton père et ta mère nous grondaient et nous rendaient malheureuses, Blanche et moi ; mais à présent que nous demeurons chez mon frère et mon excellente belle-sœur, je ne m’effraye plus de ce que tu peux dire, et je te plains d’être aussi méchante à dix ans que tu l’étais à six.

giselle.

Ce n’est pas vrai ; maman dit que je suis devenue très bonne.

laurence.

Ta pauvre maman t’aime tellement qu’elle te