Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/315

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giselle.

Je le dirai à maman, et maman me le fera rendre.

blanche.

Ta maman sera, j’en suis sûre, plus polie que toi ; elle t’enverra promener.

giselle.

Je voudrais bien voir cela ; maman m’écoute toujours. C’est vous qui êtes impolie, vous me parlez comme si j’avais sept ans.

blanche.

Parce que tu me fais oublier ton âge ; tu te comportes comme si tu avais sept ans.

giselle.

Enfin je veux mon fauteuil, et je l’aurai.

blanche.

Tu n’auras pas mon fauteuil tant que je voudrai le garder. »

Le visage de Giselle était écarlate ; ses yeux commençaient à flamboyer.

« Blanche, soyez plus raisonnable que votre nièce, dit en riant un ami des trois cousins, Julien de Montimer, et prenez le fauteuil que je vous amène ; il est meilleur que celui de Mlle de Gerville.

— Au fait, dit Blanche, j’aime mieux céder pour éviter une défaite ; je vois à la figure de Giselle qu’elle s’apprête à me livrer bataille, et