Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/345

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nable ; mais je crains qu’il ne redoute ton caractère trop vif et ton grand désir de t’amuser.

giselle.

Faites-lui parler par ma tante Blanche ; vous le verrez accourir bien vite.

léontine.

Je ne demande pas mieux, ce serait certainement le meilleur choix que tu pourrais faire. Je vais faire savoir à Blanche que je désire lui parler. »

Blanche, demandée par sa sœur, ne tarda pas à arriver. Léontine était seule ; elle dit à sa sœur le désir que manifestait Giselle de devenir la femme de Julien.

léontine.

Crois-tu, Blanche, que Julien y songe, de son côté ?

blanche.

Je ne sais pas. Il était grand admirateur de Giselle il y a un an encore ; mais, cet hiver, il n’en a plus parlé. Il l’a rencontrée bien des fois dans le monde, et il l’a beaucoup vue dans notre intimité à tous ; il m’a dit plusieurs fois qu’il trouvait le caractère de Giselle bien difficile. Il a été témoin de quelques scènes avec toi ; il craint qu’elle n’aime le monde et le plaisir avec déraison. Enfin, je ne sais pas du tout ce qu’il en