Page:Ségur - Témoignages et souvenirs.djvu/78

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qu’il a fait une action sublime, et n’aspirant, après la récompense du ciel, qu’à une seule récompense en ce monde, celle de voir enfin un acte de l’autorité religieuse et de l’autorité civile réaliser son espérance et rendre à sa chère église le titre de succursale, depuis si longtemps perdu. J’en ai la confiance, ce vœu si pur et si désintéressé sera exaucé un jour ou l’autre ; Dieu bénira l’heureux village qui a donné naissance à un si noble cœur, et l’humble infirmier du Gros-Caillou pourra bientôt, quand son temps de service sera terminé, aller s’agenouiller dans son église, redevenue paroisse, et remercier le Seigneur d’avoir béni ses efforts et couronné son dévouement.

Je connais le héros de cette touchante histoire, et plus d’une fois j’ai eu l’honneur de lui serrer la main. Il s’appelle Gahéry, et sa paroisse s’appellera Étrigé[1].

  1. Note de l’auteur. — Depuis que j’ai écrit ces lignes, le brave et saint infirmier est mort dans des sentiments admirables de foi et d’amour de Dieu son œuvre est demeurée inachevée, et ses espérances éternelles se sont seules réalisées.