Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/128

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juliette.

Certainement, je serai charmée de l’entendre.

charles, lit.

« Monsieur, je ne vous connais pas du tout, et je crains que vous me connaissiez beaucoup et mal par ma cousine Mac’Miche. Je suis si malheureux chez elle que je ne peux plus y tenir ; elle me bat tellement, malgré toutes mes inventions pour moins sentir mes coups, que j’en ai sans cesse des meurtrissures sur le corps ; Betty, la servante, et Marianne et Juliette Daikins, mes cousines, certifieront que je dis la vérité. Je voudrais être bon, et cela m’est impossible avec ma cousine Mac’Miche. Voilà qu’elle veut m’enfermer dans le château de MM. Old Nick, où on ne reçoit que les scélérats. Et puis, elle me dit toujours que je suis un mendiant, et je sais qu’elle a cinquante mille francs qui sont à moi, puisque c’est mon père qui les a placés chez elle ; vous n’avez qu’à en parler à M. le juge de paix, il vous dira comment il le sait. Je vous en prie, mon bon Monsieur, faites-moi changer de maison, placez-moi chez mes cousines Daikins, qui sont si bonnes pour moi, qui me donnent de si bons conseils, et qui cherchent à me rendre sage. Chez elles, je pourrai le devenir ; chez ma cousine Mac’Miche, jamais.

« Adieu, Monsieur ; ayez pitié de moi, qui suis votre reconnaissant serviteur,

« Charles Mac’Lange. »