Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/138

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juliette.

Et quand on met son cœur avec son argent, la malédiction de Dieu est dans la maison.

charles.

Aussi je suis bien aise d’en être sorti ; j’aurai quelques mauvais jours à passer, je le sais ; mais après je serai ici avec vous. As-tu vu Marianne ? Lui as-tu parlé ?

juliette.

Non, pas encore ; mais elle ne tardera pas à rentrer pour souper. Je voudrais bien que tu fusses délivré de M. Old Nick dans quelques jours, comme tu dis ; mais…

charles.

Mais tu ne le crois pas. Tu verras. En attendant, Juliette, il faut que j’aille faire une visite au juge de paix.

juliette.

Pour quoi faire ? Il ne peut rien pour toi.

charles.

Si fait ; je vais le prévenir de ce que fait ma cousine et de la lettre que j’ai écrite à l’ami de ma cousine Mac’Miche ; et puis je lui demanderai de me protéger et de me faire demeurer chez vous. Au revoir, Juliette. »

Charles sortit et revint une demi-heure après ; il avait l’air enchanté.

« J’ai bien fait d’y aller, Juliette ; M. le juge a été très bon pour moi ; il m’a demandé l’adresse de l’ami de ma cousine Mac’Miche ; il m’a promis de venir voir Marianne pour les cinquante mille francs