Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/244

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Charles courut chercher quelques groseilles dans le jardin, les écrasa dans un verre d’eau, y ajouta du sucre et le présenta à Mme Mac’Miche.

Elle but avec avidité.

« C’est bon ! c’est très bon ! »

Et, après un instant de réflexion :

« Où as-tu pris le sucre ? je ne veux pas acheter de sucre.

charles.

C’est celui de Marianne ; c’est elle qui vous en fournira, ma cousine.

madame mac’miche.

À la bonne heure !… C’est très bon ! Ça me fait du bien… Donne-m’en encore, Charles. »

Charles lui en apporta un second verre, qu’elle but avec la même avidité que le premier.

madame mac’miche.

C’est bon ! je me sens mieux… Mais tu es bien sûr que c’est Marianne qui paye le sucre ?

charles.

Très sûr, ma cousine ! Ne vous en tourmentez pas.

madame mac’miche.

Et Betty ? Je ne veux pas la payer.

charles.

Vous ne la payerez pas ; elle ne demande rien.

madame mac’miche.

Bon ! Mais je ne veux pas la nourrir non plus.

charles.

Elle mangera chez Marianne ; calmez-vous, ma cousine ; on fera tout pour le mieux.