Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/325

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juliette.

Quand tu seras grand, Charles, il faudra que tu te maries ; tu épouseras une bonne femme, bien robuste, qui sache faire marcher ta ferme…

charles, riant.

Et qui au besoin puisse faire le coup de poing avec Betty.

juliette, riant aussi.

Non, il te faut une femme forte, mais douce ; sans quoi elle se battrait avec toi, ce qui ne serait pas bien. Voyons, cherchons-en une.

charles.

Pas encore, Juliette. Laisse-moi donc grandir tranquillement. Je n’ai pas encore quinze ans !

juliette.

C’est vrai ! Mais nous pouvons toujours voir dans celles que nous connaissons.

charles.

Je ne connais personne ; je suis toujours à la maison ou à l’école.

juliette.

Ni moi non plus, je ne connais personne ! Mais ne t’en inquiète pas ; nous demanderons à Marianne et à Betty.

charles.

Je ne veux pas une femme du choix de Betty : elle me ferait épouser une grosse vachère.

juliette.

Mais quelle espèce de femme voudrais-tu avoir ?

charles.

À présent, aucune ; mais plus tard je voudrai une femme excellente.