Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/86

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dre ? Elle n’a pas de cœur ; rien ne la touche ; et je ne consentirai jamais à la prier, la supplier, la flatter ! Non, non, ce serait une bassesse ; jamais je ne ferai rien de pareil.

juliette, affectueusement.

Voyons, Charles, ne te monte pas comme si je te poussais à faire une platitude ; je ne te conseillerai rien de mauvais, je l’espère. Mais je ne peux pas t’encourager à la frapper, comme tu dis. Tâche de trouver des moyens innocents dans le genre des visières : tu as de l’invention, et Betty t’aidera.

— De quoi est-il question ? demanda Marianne qui entrait. Par quel hasard es-tu ici dès le matin, Charles ? »

Charles mit Marianne au courant des événements.

« Ce qui me désole, ajouta-t-il, c’est de lui devoir le pain que je mange, l’habit que je porte, le grabat sur lequel je dors.

marianne.

Tu ne lui dois rien du tout ; c’est elle qui te doit. J’ai presque la certitude que ton père avait placé chez elle cinquante mille francs qui lui restaient et qui sont à toi depuis la mort de ton père ? »

Charles bondit de dessus sa chaise.

charles.

Cinquante mille francs ! j’ai cinquante mille francs !… Mais non, ce n’est pas possible ! Elle me dit toujours que je suis un mendiant !

marianne.

Parce qu’elle te vole ta fortune. Mais sois tran-