Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/192

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NOTES DU SECOND LIVRE DU TRAITÉ DE LA CLÉMENCE.

I. 1. De la clémence. Livre second. Après avoir cité ce mot de Néron, avant de signer une condamnation : Je voudrais ne pas savoir écrire, Sénèque dit que cette belle parole l’a engagé à écrire sur la clémence (ch. i), afin que de la part de ce prince ce sentiment qui fut chez lui l’élan d’un heureux naturel, devienne le résultat de la réflexion. Il observe que des esprits atroces ont souvent rencontré des mots énergiques, mais qu’il ne connaissait aucune parole pleine d’âme, sortie de la bouche d’un prince vertueux et sensible (ch. ii). Dans le chapitre iii, Sénèque s’attache à la définition de la clémence. Il établit ensuite (ch. iv) une distinction entre cette vertu et la cruauté, qui, dit-il, n’est autre chose que l’inhumanité dans la vindicte publique ; puis il indique, par les exemples de Sinis, de Procruste et de Phalaris, les divers genres de férocité. Poussant jusqu’à l’excès la doctrine du Portique, il établit que si le sage doit pratiquer la clémence, il doit se défendre de la compassion, qui, selon lui (ch. v et vi), est une faiblesse condamnable. Par une distinction subtile, il voit une différence notable entre la clémence et le pardon. Toujours clément, le sage ne pardonne pas (ch. vii). Ici se termine ce que nous possédons de ce second livre. C. D.

2. Que je voudrais ne pas savoir écrire. Tout le monde connaît ces beaux vers de Racine :

Un jour, il m’en souvient, le sénat équitable
Vous pressait de souscrire à la mort d’un coupable ;
Vous résistiez, seigneur, à leur sévérité ;
Votre cœur s’accusait de trop de cruauté ;
Et plaignant les malheurs attachés à l’empire,
Je voudrais, disiez-vous, ne pas savoir écrire.
Britannicus, act. iv, sc. 3.

3. D’une indépendance précaire. Telles étaient, par exemple, la Comagène et l’Arménie. On peut juger du vasselage de ces con-