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ACTE SECOND.





Scène I.

UN MESSAGER, ŒDIPE, ANTIGONE.
LE MESSAGER.

Fils des rois, triste exemple des rigueurs du sort, la ville de Thèbes effrayée de la guerre naissante entre deux frères, vous invoque par ma voix, et vous conjure d’écarter les flammes prêtes à dévorer nos demeures. Ce ne sont plus seulement des menaces : le malheur est à nos portes. Celui des deux frères qui réclame le trône, et veut régner à son tour, mène avec lui tous les peuples de la Grèce ; sept camps enferment Thèbes. Secourez-nous, écartez à la fois la guerre et le crime.

ŒDIPE.

Qui, moi ! j’empêcherais de commettre des crimes, j’apprendrais aux hommes à garder leurs mains pures du sang le plus cher ? moi j’enseignerais la justice et la tendresse légitime ? Mes fils suivent les exemples que je leur ai donnés, les voilà qui marchent sur mes traces, je les approuve et j’aime à reconnaître en eux mon sang. Ce que je leur demande, c’est qu’ils se montrent dignes