Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veras notre victoire, et plongeras le couteau recourbé dans le flanc des animaux.


Sois-moi favorable, ô déesse courageuse, toi qui règnes au fond des bois solitaires, toi dont les flèches inévitables atteignent les bêtes féroces qui se désaltèrent dans les froides eaux de l’Araxe, et celles qui s’ébattent sur les glaces du Danube. Ta main poursuit les lions de Gétulie, et les biches de Crète. D’un trait plus léger tu perces les daims rapides. Tu frappes et le tigre, à la robe tachetée, qui vient tomber à tes pieds, et le bison velu, et le bœuf sauvage de la Germanie au front orné de cornes menaçantes. Tous les animaux qui paissent dans les déserts, ceux que connaît le pauvre Garamante, ceux qui se cachent dans les bois parfumés de l’Arabie, ou sur les pics sauvages des Pyrénées, ou dans les forêts de l’Hyrcanie, ou dans les champs incultes que parcourt le Scythe nomade, tous craignent ton arc, ô Diane. Chaque fois qu’un chasseur est entré dans les bois le cœur plein de ta divinité, les toiles ont gardé la proie ; aucune bête, en se débattant, n’a pu rompre les filets ; les