Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/367

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dépose sa haine à vos pieds, quand c’est pour vous seule qu’il hait toutes les femmes ?

PHÈDRE.

Sera-t-il impossible de l’attendrir par des prières ?

LA NOURRICE.

Son cœur est farouche.

PHÈDRE.

Nous savons que les cœurs les plus farouches ont été vaincus par l’amour.

LA NOURRICE.

Il fuira.

PHÈDRE.

S’il fuit, je le suivrai, même à travers les mers.

LA NOURRICE.

Souvenez-vous de votre père.

PHÈDRE.

Je me souviens aussi de ma mère.

LA NOURRICE.

Il hait tout notre sexe.

PHÈDRE.

Je ne crains point de rivale.

LA NOURRICE.

Votre époux reviendra.

PHÈDRE.

Oui, complice de Pirithoüs.

LA NOURRICE.

Votre père aussi viendra.

PHÈDRE.

Il fut indulgent pour ma sœur.