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Ovide, Métam., liv. v, v. 356 ; et Boileau, Traité du Sublime, ch. vii :

L’enfer s’émeut au bruit de Neptune en furie :
Pluton sort de son trône ; il pâlit, il s’écrie ;
Il a peur que ce dieu, dans cet affreux séjour,
D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour ;
Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée,
Ne fasse voir du Styx la rive désolée,
Ne découvre aux divans cet empire odieux,
Abhorré des mortels, et craint même des dieux.

Page 59. Orphée la perd une seconde fois. — Voyez l’admirable épisode d’Orphée et d’Eurydice (Virg., Géorg., liv. iv, v. 457 et suiv.), et J.-B. Rousseau, Ode au prince du Luc :

Heureux si trop épris d’une beauté rendue,
Par un excès d’amour il ne l’eût point perdue

Une seconde fois.

Acte III. Page 63. D’où vient que la terreur en assiège les portes sacrées ? Ce passage nous semble avoir été imité par Voltaire, dans Zaïre :

Allez, que le sérail soit fermé désormais ;
Que la terreur habite aux portes du palais.

Page 65. Dire qu’il mourra, c’est trop peu. « Je meurs, je suis mort, je suis enterré, » dit l’Avare de Molière acte iv, sc. 7 ; à la bonne heure, c’est de la comédie : mais rien de plus froid, de plus niais, de plus puéril que cette manière de s’exprimer, dans le style tragique. Sénèque d’ailleurs a fait un meilleur usage de ce genre de locution dans sa lxxviiie lettre : « Inter hæc tamen aliquis non gemuit : parum est ; non rogavit : parum est ; non respondit : parum est ; risit, et quidem ex animo. »

Page 67. Racontez-nous la suite de ses hauts faits. Ce récit est beau sans doute, sed non erat hic locus. Notre poète, comme nous l’avons déjà dit, brille par l’éclat, mais non par l’à-propos de ses descriptions. Il serait tout naturel que le père d’Hercule, dans un si grand danger, se montrât plus occupé de la situation