Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/494

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belle ; Atrée semble préparer une fête dans son palais pour le retour de son frère : non, c’est l’esprit de son aïeul qu’il va recevoir, c’est la rage de Tantale dont il va célébrer l’arrivée.

Page 141. L’attentat de la Thrace. Le meurtre d’Itys, fils de Térée, roi de Thrace, que Procné fit manger à son père pour venger la violence qu’il avait exercée sur Philomèle.

Page 145. Malgré les châtimens réservés à ma langue indiscrète. Un commentateur dit que le supplice de Tantale était la peine de son indiscrétion, qui lui avait fait divulguer les secrets de Jupiter, dont il était le fils et le commensal. La fable ne dit rien de précis a ce sujet. Nous croyons que les châtimens dont il s’agit, sont ceux que Tantale redoute pour avoir averti ses enfans.

Gardez-vous, ô mes enfants ! de souiller vos mains par des meurtres sacrilèges. Cette allocution de Tantale à ses enfans qui ne l’entendent pas, cette douleur qu’il éprouve à la pensée de leurs crimes, dont il est lui-même la cause première, sont du plus grand effet, et une démonstration très-poétique de ce sentiment de continuation de vie qui fait que le père souffre des malheurs et des crimes de ses enfans. C’est le châtiment jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, dont Moïse menaçait les Hébreux. Cet avertissement de Tantale à ses fils, est plus touchant et aussi beau que celui que Virgile a mis dans la bouche d’une des victimes et qu’il a placées dans son enfer :

Discite justitiam moniti, et non temnece Divos.

Page 147. Les blancs sommets du Cithéron ne sont plus. Il faudrait dire : « Les sommets du Cithéron ne sont plus blancs ; » l’autre manière nous a paru plus élégante, sinon plus claire.

Le noble peuple d’Argos tremble que la sécheresse antique ne soit revenue. Argos, située dans un lieu sec, manqua d’eau jusqu’au moment où Danaüs inventa les puits. Voyez Pline, liv. VII, ch. 56. Un vers d’Hésiode rappelle encore ce fait

Ἄργος ἄνυδρον ἐὸν Δαναὸς ποίησεν ἔνυδρον

Argos l’Achéenne. La principale divinité d’Argos était Junon : Pise, capitale de l’Élide, adorait Jupiter, etc.

Myrtilie, qui avait trompé son maître. Myrtile conduisait le char