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d’Énomaiis et lui assurait la victoire sur tous les prétendans à la main d’Hippodamie. Séduit par Pélops, il trahit son maître, et périt bientôt après, victime de la perfidie du vainqueur, qui ne voulut pas lui donner la récompense convenue.

ACTE II. Page 153. Que ce riche palais… tombe sur moi, pourvu qu’il écrase aussi mon frère. Le grand Corneille a mis cette parole furieuse dans la bouche de Rodogune :

Tombe sur moi le ciel, pourvu que je me venge !
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Il est beau de mourir après ses ennemis.

(Rodogune, acte V, sc. I.)

Page 155. Tel que mon frère voulût l’avoir commis lui-même. Crébillon s’est emparé de ce trait dans sa tragédie d’Atrée et Thyeste :

Vengeons tous nos affronts, mais par un tel forfait,
Que Thyeste lui-même eût voulu l’avoir fait.

(Acte III, sc. 8.)

Pour me venger de ses attentats, il me faut les surpasser :

Je ne punirais point vos forfaits différens,
Si je ne m’en vengeais par des forfaits plus grands.

(Atrée et Thyeste, acte III, sc. 8.)

Fas est in illo, quidquid in fratre est nefas (v. 230). « Tout ce qui serait crime contre un autre, est justice contre Thyeste. » C’est la version littérale ; cependant, je ne crois pas que ce soit là tout le sens, il y a corrélation plus vive entre fas et nefas ; et, dans cette manière de traduire, Atrée dit : « Ce que Thyeste a fait contre l’amitié fraternelle, me rend tout permis contre un pareil frère. Crébillon a plutôt imité que traduit cette pensée :

Contre Thyeste enfin tout parait légitime

(Atrée et Thyeste, acte I, sc. 3)

Page 159. Tu parles de la fin de son supplice :

Qu’il vive : ce n’est plus sa mort que je médite ;
La mort n’est que la fin des tourmens qu’il mérite.