Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/504

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Page 209. Une partie des chairs est embrochée, etc. Voyez OVIDE, Métamorphoses, liv. I, v. 228 :

Atque ita semineces partim ferventibus artus
Mollit aquis, partim subjecto torruit igni.

Et livre VI, v. 644 :

Vivaque adhuc, animæque aliquid retinentia membra
Ditaniant : pars inde cavis exsultat ahenis,
Pars verubas stridet.

Le foie siffle autour de la broche. Ces détails sont effrayans, quoique beaux de style, et rendus comme Horace le voulait sous le rapport de l’art

Indignatur item privatis ac prope socco
Dignis carminibus narrari scena Thyestæ.

Quoi qu’il en soit, stridet in verubus jecur nous rappelle ces beaux vers de l’Odyssée d’Homère, éloquemment cités et développés par Plutarque, dans son discours contre l’usage des viandes :

Είρπον μεν ρινοί, κρέα δ’άμφ’οβελούς εμέμύκει,
Οπταλέα τε και άμα βοών δ’ώς γίνετο φωνή

Les peaux rampaient sur la terre écorchées,
Les chairs au feu mugissaient embrochées,
Cuittes autant que crues ; et était
Semblable aux bœufs la voix qui en sortait.

(Traduct. d’AMYOT.)

Cette fumée est elle-même sombre et pesante. Voir au second volume le sacrifice de Tirésias, sur le feu, la fumée, et toutes les autres circonstances observées dans un sacrifice.

Page 211. Roi de la terre et du ciel. Le texte porte : Terrarum superumque parens, père des hommes et des dieux. Nie. Heinsius prétend que le soleil ne doit pas recevoir ce nom qui ne convient qu’à Jupiter : il se trompe. Macrobe dit que l’opinion qui résume dans le soleil tous les dieux qui sont sous le ciel, n’est pas fondée sur une vaine superstition, mais sur une raison divine. Saturnal, liv. I, ch. 27. Proclus nomme le soleil