est coupable, c’est moi : tue-moi donc, et que le châtiment tombe sur ma tête criminelle.
Non, je veux frapper à l’endroit douloureux, à l’endroit que tu veux dérober à mes coups. Va, maintenant, chercher la couche des vierges, en désertant celle des femmes que tu as rendues mères.
Mais un seul doit suffire à ta vengeance.
Si j’avais pu me contenter d’une seule victime, je n’en aurais immolé aucune. Mais c’est même trop peu de deux pour apaiser l’ardeur de ma colère. Je vais fouiller mon sein pour voir s’il ne renferme pas quelque autre gage de notre hymen, et le fer l’arrachera de mes entrailles.
Achève et comble la mesure de tes crimes, je ne te fais plus de prières ; seulement ne prolonge pas davantage la durée de mon supplice.
Jouis lentement de ton crime, ô ma colère, ne te presse pas : ce jour est à moi, je dois profiter du temps qu’on m’a laissé.
Mais ôte-moi la vie, cruelle !
Tu implores ma pitié ! C’est bien, mon triomphe est complet : je n’ai plus rien à te sacrifier, ô ma vengeance. Ingrat époux, lève tes yeux pleins de larmes : reconnais-tu Médée ? Voilà comme j’ai coutume de fuir : un chemin