Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/47

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nent de savoir ; quel est celui qui a souillé ses mains du meurtre de Laïus ?

TIRÉSIAS.

Ni l’oiseau qui s’élève dans l’air sur des ailes rapides , ni les fibres arrachées des entrailles vivantes ne peu- vent nous révéler son nom. Il faut tenter une autre voie ; il faut évoquer, du sein de la nuit éternelle et du pro- fond Érèbc, Laïus lui—même, pour qu’il nous dénonce l’auteur de sa mort ; il faut ouvrir la terre, fléchir l’implacable dieu des morts, et traîner à la lumière les habitans du sombre royaume. Dites-nous quel est celui que vous chargez de ce soin ; car, pour vous, la puis- sance royale dont vous êtes revêtu ne vous permet pas. de descendre chez les Ombres.

ŒDIPE.

Acquittez-vous de ce devoir, Créon, vous êtes après moi le premier de ce royaume.

TIRÉSIAS.

Tandis que nous allons ouvrir les portes de l’enfer, vous, peuple, faites entendre l’hymne tliébain à la gloire de Bacchus.


Scène III.

CHŒUR.

O toi, dont la tête se couronne de pampres entrelacés dans tes cheveux flottans, et qui balances dans tes jeunes mains les thyrses de Nysa, glorieux ornement du ciel,