ACTE QUATRIÈME.
Scène I.
Retomhé dans mes premières inquiétudes, je repasse en revue toutes les raisons qui doivent me porter à craindre : le ciel et les enfers déclarent que c’est moi qui suis coupable du meurtre de Laïus ; mais ma con- science révoltée, et mieux connue d’elle-même que des dieux , proteste contre l’arrêt qui me condamne. Il me revient, cependant, un vague souvenir que j’ai tué d’un coup de massue et fait descendre chez les morts un vieil- lard qui avait provoqué ma colère de jeune homme, e11 voulant me fermer la route avec son char orgueilleux. C’était loin de Thèbes , au lieu même où les champs de la Phocide se partagent en trois routes. O ma chère épouse l tirez-moi d’incertitude, je vous en conjure : quel âge avait Laïus quand il mourut ? était-il dans la force de la jeunesse, ou déjà vaincu par les années ?
Il était entre les deux âges, mais cependant plus près de la vieillesse.