Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/91

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LE VIEILLARD.

Sachez bien que sous le voile que vous cherchez, avec tant d’effort, à soulever, se cache un secret redoutable. Vous avez deux grands intérêts à ménager, celui du peuple et le vôtre : entre ces deux extrémités qui vous pressent également, laissez les destins se dénouer d’eux- mêmes, sans provoquer ce dénoûment. Il est dange— reux d’ébranler ainsi les bases d’un état tranquille et fortuné.

ŒDIPE.

Oui ; mais quand on est arrivé au comble des maux, ce danger ne subsiste plus.

LE VIEILLARD.

Fils de roi, espérez-vous donc vous découvrir à vous— Inême une plus noble origine ? Craignez de vous repen- tir bientôt d’avoir trouvé un autre père.

ŒDIPE.

Dussé-je m’en repentir, je veux connaître le sang dont je suis né, je ferai tout pour le découvrir. Mais voici le vieux pasteur qui avait le soin des troupeaux du roi : c’est Phorbas. Te rappelles-tu le nom ou les traits de ce vieillard ?


Scène III.

LE VIEILLARD, PHORBAS, ŒDIPE.
LE VIEILLARD.

S’a vue réveille en moi quelque souvenir. Je ne le rem