Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/99

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Fuyant la colère du roi de Crête, un jeune imprudent s’élance dans les airs, à l’aide d’une invention nouvelle ; il veut, avec les fausses ailes qui le portent, prendre un vol plus fier que celui des oiseaux mêmes : il tombe, et son malheur donne à la mer qui le reçoit un nom non- veau.

Mais plus prudent, le vieux Dédale règle sagement son vol ; il se tient dans la moyenne région de l’air, et. là, comme la poule qui craint l’épervier pour ses petits et les rassemble auprès d’elle, il rappelle son fils aile, jusqu’au moment où il voit ce compagnon de son hardi voyage tomber dans l’onde et agiter en vain ses bras chargés d’entraves.

Tout ce qui sort des justes bornes touche à un abîme.

Mais qu’entends-je ? la porte s’ouvre avec fracas. Un serviteur du roi s’avance tristement, en se frappant la tête. Parlez : quelle nouvelle apportez-vous ?