Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE III



Scène I

Déjanire, Le Chœur


Déjanire

Un tremblement universel agite mes membres ; mes cheveux se dressent sur ma tête ; l’impression de la terreur est encore dans mon âme, mon cœur bat avec violence et le sang bouillonne dans mes veines. Comme la mer soulevée par l’Auster s’agite encore après que la fureur des vents est tombée, ainsi mon sein est encore ému après que la terreur a cessé. Ah ! quand la colère des dieux a commencé de s’appesantir sur les heureux, elle les accable de tout son poids : telle est la fin nécessaire des grandes fortunes.

Le Chœur

Malheureuse princesse ! quel coup déplorable vous a donc frappée ?

Déjanire

Lorsque, après avoir envoyé la robe trempée dans le sang de Nessus, je me suis retirée toute triste dans mon appartement, mon âme a été saisie de je ne sais quelle crainte, et j’ai soupçonné quelque perfidie. J’ai pensé à