constance à tous ses serviteurs ; on ne croirait pas qu’il brûle lui-même, mais qu’il fait brûler un autre que lui.
Tous les assistons sont dans la stupeur : on a peine à croire que ce soit réellement là du feu, tant le visage du héros est tranquille et son attitude majestueuse ! il ne se hâte même pas de brûler : ce n’est que lorsqu’il croit avoir donné assez de preuves de courage, qu’il ramène autour de lui les poutres les moins enflammées, les embrase tout à fait, et se plonge avec joie, avec orgueil, dans les plus épais tourbillons de flammes. Le feu monte à son visage : sa forte barbe est déjà consumée ; et au moment où les flammes entourent sa tête, et viennent toucher ses yeux, il ne les ferme pas.
Mais quelle est cette femme éplorée qui porte quelque chose dans ses bras ? c’est Alcmène gémissante, qui tient dans ses mains les tristes restes et la cendre du grand Hercule.
Scène II
Dieux, craignez la mort : voyez à quoi se réduit la cendre d’Hercule, et combien il reste peu de chose de ce géant. O soleil ! comment un aussi vaste corps a-t-il pu se perdre en un pareil néant ? mon sein vieilli suffit, hélas ! à porter Alcide ; cette urne est son tombeau, et