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NÉRON.
Oui, et d’une manière terrible dont le souvenir se conservera dans tous les âges.
LE PRÉFET.
Notre juste crainte ne doit-elle pas arrêter votre vengeance qui ne veut point connaître de bornes ?
NÉRON.
Non, il faut immoler d’abord celle qui la première a provoqué mes coups.
LE PRÉFET.
Désignez-moi cette victime, elle ne sera point épargnée.
NÉRON.
Je parle de ma sœur ; il faut faire tomber sa coupable tête.
LE PRÉFET.
Ah ! l’horreur me rend immobile et glace tous mes sens.
NÉRON.
Tu hésites ?
LE PRÉFET.
Soupçonneriez-vous ma fidélité ?
NÉRON.
Oui, si tu épargnes mon ennemie.
LE PRÉFET.
Une femme peut-elle mériter ce nom ?
NÉRON.
Pourquoi pas, si une femme commet des crimes ?
LE PRÉFET.
Qui peut l’accuser ?