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nuit, à l’exception de Thoas qui fut conservé par sa fille Hypsipyle. »

Page 59. Cette forteresse est occupée par le père de Palamède. Nauplius roi d’Eubée ; son fils Palamède avait péri, au siège de Troie par le crime d’Ulysse. Voyez VIRGILE, Énéide, liv. III.

Page 61. Quel doux supplice pour l’homme, que ce fatal amour qui l’attache à la vie. Cette Idée nous semble admirablement développée dans ce fragment d’un poète moderne :

A quelque noir destin qu’elle soit asservie,
D’une invincible étreinte il embrasse sa vie,
Et va chercher bien loin, plutôt que de mourir,
Quelque prétexte ami pour vivre et pour souffrir.
Il a souffert, il souffre. Aveugle d’espérance,
Il se traîne au tombeau de souffrance en souffrance ;
Et la mort, de nos maux ce refuge si doux,
N’est pour lui qu’un tourment, le plus cruel de tous.

(André CHÉNIER., Fragmens.)

Un autre poète, je ne sais lequel, a dit aussi :

O vie, instinct fatal, amour que rien n’efface,
Plante amère et stérile, amante des débris,
Faut-il que ta racine obstinément s’enlace
Au cœur que tu flétris !

Page 63. Il ne tenait qu’à nous d’éclaircir cette perfidie. Tout ce morceau est imité presque servilement du IIe livre de l’Énéide ; nous y renvoyons le lecteur.

Les frémissemens de Pyrrhus qui ne se prêtait qu’avec peine aux fourberies d’Ulysse. C’est l’idée que tous les poètes nous donnent du caractère de Pyrrhus :

Ἔφυν γὰρ οὐδὲν ἐκ τέχνης πράττειν κακῆς, κ.τ.λ.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Ἀλλ’ εἰμ’ ἕτοιμος πρὸς βίαν τὸν ἄνδρ’ ἄγειν,
Καὶ μὴ δόλοισιν.

(SOPHOCL., Philoct., v. 88 et suiv.)

Page 65. Nos vierges sont conduites par la princesse fiancée au tombeau d’Achille. C’est Polyxène, fille de Priam et d’Hécube. Voyez au IIe volume du Théâtre de Sénèque, les Troyennes.