Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 3.pdf/418

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Je n’ai point réclamé ta puissance suprême.
J’ai de monstres divers purgé chaque élément,
Sans jeter vers le ciel un regard seulement.
Mon bras fut mon recours, et jamais le tonnerre
N’a, quand j’ai combattu, grondé contre la terre.
Je n’ai rien imploré de ton affection,
Et je commence, hélas ! cette lâche action.

(ROTROU, Hercule mourant, acte IV, sc. I.)

Page 229. Où le dieu du pur demeure éternellement arrêté. C’est une opinion des astronomes de l’antiquité :

Semper ubi æterna vestigine clara nitet lux.

Page 235. Que vois-je ? n’est-ce pas Trachine, etc. Rotrou a imité ce mouvement du héros qui presse son apothéose. Voici quelques vers assez beaux extraits de ce passage :

O divin changement ! ô miracle divers !
Mon père à ma venue accourt les bras ouverts !
Tout me rit ; et Junon, par ma mort assouvie,
M’offre le vin qui donne une éternelle vie.
Je vois sur le soleil, et plus haut que le jour,
Le palais de mon père, et son trône et sa cour, etc.

(Hercule mourant, acte IV sc. 2.)

Page 239. O douleur inexprimable ! Nous ne nous flattons pas d’avoir compris le véritable sens de ces mots : Cœci dolores ; nous avons pensé que c’était une exclamation jetée par la souffrance à travers les paroles d’Hercule ; nous ne voyons pas de sens plus plausible.

C’en est fait maintenant, je vois clair dans ma destinée. — Voyez SOPHOCLE, Trachiniennes, au dernier acte : « Jupiter me prédit autrefois que nul homme vivant ne trancherait la trame de mes jours ; mais que cette gloire était réservée à un habitant des enfers. Mes destins sont accomplis : le Centaure n’est plus, et c’est lui qui me donne la mort. » J’ajoute à cet ancien oracle un autre plus récent, mais parfaitement semblable. « J’entrais dans la forêt sacrée des Selles sauvages, lorsqu’un chêne prophétique de Dodone, consacré à mon père, proféra un oracle que j’écrivis soigneusement, etc. »

Mon père en soit loué, mes travaux ont leur fin ;
Ce que vous m’apprenez explique mon destin.