Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/108

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la bonté extrême de son cœur fera en elle ce que l’affection produit dans les autres. Elle sera touchée, et ingénieuse à se tourmenter ; elle se rappellera tout ce que son mari avait de bonnes qualités, les exagérera, diminuera ses défauts, tant il lui est nécessaire d’exercer sa sensibilité ; tant il est difficile à cette ame céleste de se laisser surprendre par le sentiment de son propre intérêt, lorsqu’il est opposé à celui des autres. La voilà donc veuve, libre ; j’ignore si sa fortune en souffrira, et ce n’est pas là ce qui l’occupe en ce moment. Je ne songe à cet objet qu’à cause de la dépendance où pourrait la mettre une grande diminution dans son revenu. Voyez, ma cousine, si vous ne pourriez pas être utile à la Comtesse dans ce moment pour dissiper un peu, je ne dis pas le chagrin, mais la tristesse