Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/140

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siens une expression de bienveillance propre à me rassurer, à m’enhardir même : que sais-je ? ma cousine, telle est la devise de Montaigne ; la Comtesse paraît me distinguer, elle s’est aperçue dans un temps où elle n’était pas libre, de sentimens que je m’efforçais en vain de contenir, et si quelquefois elle a eu de la colère contre moi, jamais elle n’a marqué de mépris ; je puis sans présomption me flatter d’être agréable à sa famille, que sais-je donc ? n’est-il pas possible qu’ils préfèrent une alliance qui leur procurerait une société qui leur plaît ; que le Commandeur, le plus généreux des hommes, ne soit flatté de faire le bonheur de quelqu’un qui l’estime ? J’espère, oui j’espère, ma cousine, mais je contiendrai plus que jamais l’essor de mes sentimens ; si la Comtesse était sans fortune, je serais plus hardi ; mais