Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/153

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la douleur apparente que prescrit l’état de veuve, mais j’ai permis à mes regards, cependant, un peu plus de liberté et d’expression, et une ou deux fois, j’ai cru voir que ceux de sa Comtesse ne m’étaient pas défavorables. Il y a deux jours aussi, que parlant avec chaleur de la félicité dont jouit un de mes amis qui s’est marié à une femme qu’il adorait, elle parcourut de l’œil ses habits de deuil, et elle m’aurait parlé, elle m’aurait expliqué dans le plus grand détail que les usages et la décence ne lui permettaient pas encore de suivre ses sentimens, qu’elle n’aurait pu rien ajouter à ce que j’ai lû dans ses yeux : mais, ma cousine, il ne s’agit plus de conjectures, j’ai l’assurance d’être heureux.

Aujourd’hui j’ai été me promener après le dîner avec le Commandeur ;