Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/16

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ses fonds en terre et de vivre, bien sobrement hélas ! sur un sol qui n’est menacé d’aucun ébranlement. Ce parti demande du courage, elle n’en manque pas, et l’idée de n’être à charge à personne l’affermit dans ce projet. Si l’on en croit la plupart des Émigrés, la Révolution touche à sa fin ; mais elle dure depuis quatre ans, et depuis quatre ans ils se livrent au même espoir toujours déçu : c’est cet espoir qui a fait consommer à la plupart des capitaux qui, si ils avaient été ménagés, les mettraient aujourd’hui au-dessus du besoin. Mon amie craint de se livrer à de nouvelles illusions, elle veut prendre un parti pour échapper à l’indigence et s’affranchir de toute dépendance ; elle vous connaît de réputation, et me prie de vous demander votre avis sur son projet de passer en Amérique, et vos conseils pour