Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 4.djvu/172

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formant qu’une seule famille, et s’applaudissant du bonheur de leurs enfans ! quoi, vous et moi pénétrées d’une mutuelle affection et goûtant les mêmes plaisirs ! Je vois le Baron et le Marquis unis d’une tendre amitié se communiquer mutuellement leur bonheur, s’entretenir des craintes et des espérances qui l’ont précédé ; et vous et moi, ma chère Émilie, que n’aurons-nous pas à nous dire ! Nous avons assisté quelquefois ensemble à une pièce nouvelle, et chacune se plaisait à dire à l’autre ce qu’elle éprouvait ; il semblait que nous participions aux mêmes émotions ; notre plaisir croissait lorsqu’il était également senti par nous deux : tout cela était passager et finissait avec la pièce ; mais lorsque nos cœurs seront livrés à des sentimens semblables, vifs et durables, quelle sera notre félicité ! Mon